Savoir jouer au poker est une chose, bien jouer et gagner au poker en est une autre. Un bon joueur ne gagne pas à tous les coups, car il y a toujours une part de hasard au poker, mais il gagne plus régulièrement que les autres joueurs sur le long terme. Et pour gagner régulièrement au poker, il faut avoir un minimum de connaissances techniques, de bonnes capacités d’analyse, une certaine maîtrise de vos émotions, mais également un certain recul, pour pouvoir anticiper les réactions des autres. Autant vous dire que tout ça ne s’acquiert pas en un jour ! Nous vous présentons donc ci-dessous les principaux éléments à connaître pour prendre les meilleures décisions possibles au poker.
Evaluer sa main de départ
Au début d’une partie de Texas Hold’em, vous recevez deux cartes dont vous seul avez la connaissance. Il vous faut alors analyser vos cartes de départ, pour évaluer si cela vaut la peine de jouer ce coup. Car, bien entendu, il ne faut pas jouer tous les coups !
- Paire d’As : c’est la meilleure main de départ possible. Si elle ne permet pas forcément de gagner le coup, vous partez avec de bonnes chances de votre côté.
- Paires de Rois ou de Dames : tout comme les paires d’As, ces deux mains devraient systématiquement être jouées, et mêmes relancées.
- As et Roi de même couleur : en partant avec une telle main, il y a de grandes chances que l’on découvre ensuite un autre As ou un Roi au sein des cartes communes, voire d’autres cartes de même couleur, ou encore une quinte.
- Paires de Valets ou de 10 : ces mains doivent plutôt être jouées lorsque vous ne faites face qu’à un joueur. En effet, si plusieurs joueurs sont dans le coup, un As, un Roi ou une Dame sur le flop peuvent offrir une paire de valeur supérieure chez un autre joueur.
- Paires de 9 ou de 8 : ces mains ne valent pas systématiquement le coup d’être jouées, notamment si les mises sont importantes ou si plus de deux joueurs sont dans le coup.
- As et Dame de même couleur : une bonne main pour commencer.
- As et Roi de couleurs différentes : ce n’est pas une mauvaise main, mais c’est la moins intéressante de notre liste.
Les mains de départ listées ci-dessus sont théoriquement les plus fortes, et vous pourriez donc vous limiter à jouer uniquement ces mains-là lors de vos premières parties… mais vous vous ennuieriez très vite, car vous seriez parfois obligé de rester en dehors de la table pendant de longs moments.
Voici donc quelques conseils, si vous souhaitez pouvoir jouer plus régulièrement : si vos deux cartes de départ ne forment pas une paire, privilégiez celles qui sont de même couleur, les plus fortes et les plus rapprochées possibles. Vous maximiserez ainsi vos chances d’améliorer votre main au flop (Ex : Roi et Dame de même couleur, Valet et 10 de même couleur, As et Valet de même couleur… peuvent être également des mains de départ intéressantes). Pour ce qui est des cartes « faibles », elles ne doivent être jouées que si elles sont très proches et de même couleur. Ce type de main peut être intéressant à jouer, car vos adversaires vous attendent plutôt sur des mains fortes.
En dehors de toutes les mains indiquées jusqu’à maintenant, il ne faut jouer aucune main. En effet, les autres mains n’offrent qu’une probabilité de gain très faible.
La position par rapport au « bouton »
Votre position autour de la table par rapport au « bouton » est un élément primordial si vous jouez au Poker en Texas Hold’em. Le « bouton » est le donneur, celui qui distribue les cartes (lorsqu’il n’y a pas de croupier). La position par rapport au bouton change d’un coup à l’autre, et par la même occasion celle-ci modifie également la « valeur » de vos cartes. Avant de commencer à jouer, vous devez donc absolument avoir conscience de votre position par rapport au bouton.
La meilleure position étant d’être « au bouton » (quand on est soi-même donneur), plus le bouton s’éloigne sur la gauche, moins la situation est confortable. Les pires positions étant celles de la petite et de la grosse blind.
En étant au bouton, ou à un ou deux crans de ce dernier, on a l’avantage de parler en dernier à tous les tours d’enchères. Cela signifie que les autres joueurs vont devoir se dévoiler avant vous, notamment lorsqu’ils devront miser. De cette façon, vous allez obtenir des informations non négligeables, que ce soit au premier tour pour décider ou non de jouer le coup, qu’aux tours suivants pour analyser l’évolution de la partie et la force de vos adversaires.
En revanche, si vous êtes juste après les blinds, vous allez devoir prendre vos décisions en premier, sans pouvoir estimer la force des cartes des autres joueurs.
Si vous êtes dans les premiers à parler, vous ne devez jouer qu’avec des mains fortes. Si vous êtes au bouton, et que les autres joueurs ont passé ou n’ont donné aucun signe de force, n’hésitez pas à vous montrer plus agressif, y compris si votre main est faible. C’est typiquement dans ce genre de situation que l’on peut tenter un coup de bluff.
Quand faut-il miser et combien ?
Lors d’une partie de poker, il est indispensable de bien gérer ses jetons. En effet, vos mises peuvent en dire long sur la valeur de votre main, influencent le déroulement du coup, et conditionnent votre score final. Les mises de vos adversaires sont donc une source précieuse d’informations.
Vous comprendrez donc qu’il est important de miser à bon escient :
- ne misez pas si votre situation n’est pas favorable
- ne ratez pas une opportunité de miser si votre situation est favorable
- sachez « doser » votre mise en fonction de l’importance du pot : si le pot est faible, inutile de faire tapis… si le pot est important, ne misez pas trop faiblement
- si vous pensez avoir une bonne main, voire le meilleur jeu du moment, n’hésitez pas à miser gros
Comme les mises, les relances vont jouer un rôle important. La relance est le fait de surenchérir après la mise d’un autre joueur. Comme en misant davantage, vous prenez le risque de perdre davantage de jetons, mieux vaut utiliser la relance dans certaines situations uniquement.
L’art de la relance : dans quels cas relancer ?
Dans les cas suivants, vous devez absolument relancer :
- Si vous avez une main forte, ou que vous pensez avoir la meilleure main à ce moment du jeu, même s’il y a encore une carte ou deux à venir après le flop et que le joueur qui vous précède mise pour faire croire qu’il a un bon jeu
- Pour augmenter la probabilité de gagner le coup si vous avez une paire d’As avant le flop. Vous allez ainsi pouvoir réduire le nombre de vos adversaires
- Dans le cas où un joueur mise et que vous avez une bonne main (ex : Paire de Dames ou de Rois). Pour vérifier que ce joueur n’a pas de meilleures cartes que vous et réduire le risque de perdre tous vos jetons, vous relancez. Trois cas de figurent sont alors possibles :
- Si ce dernier passe, vous gagnerez facilement le pot
- Si ce joueur vous suit, vous pourrez en déduire que votre main est la meilleure du moment
- S’il relance de nouveau ou fait « tapis », sachez vous arrêter pour préserver le reste de vos jetons
Savoir évaluer le risque pour prendre des risques
Ce n’est une découverte pour personne : le poker est un jeu où l’on prend des risques. Le tout est d’apprendre à les évaluer pour les minimiser.
Il faudra donc, en fonction de votre jeu, gérer au mieux vos jetons. L’objectif étant d’investir pour pouvoir gagner davantage, uniquement si cela vaut le coup.
Pour chaque coup, vous devez vous demander :
- Quel montant je dois miser à ce moment-là, et après (lors des prochains tours de mise) ?
- Que puis-je espérer en retour ? Est-ce que je vais gagner suffisamment par rapport au risque que je prends ?
Evaluer le risque, cela implique de connaître la notion de « cote ». En misant une somme, vous devez savoir estimer vos chances de gagner et le montant potentiel du gain. Il faut donc évaluer si le risque vaut le coup d’être pris statistiquement.